Puerto Morelos est à l'origine une petite ville de pêcheurs, sur la côte paradisiaque des Caraïbes. Pour cela elle est menacée, car les gros requins du tourisme de masse ont flairé le filon. Ils ont déjà colonisé Cancun et Playa del Carmen, cette dernière est la ville d'Amérique latine qui a connu le plus grand bond démographique : elle est passée de 1500 habitants en 1987 à 250000 aujourd'hui. Revenons en à notre petit Puerto, qui reste assez tranquille et relativement à l'abri du tourisme de masse... Un projet de rénovation du zocalo (place principale) de 19 millions de pesos (environ 2 millions d'euros) a été décidé par la mairie sans concertation ni information à la population, ce qui rend ce projet illégal . Seuls 2 millions sont budgétisés, le reste de l'argent reste injustifié. La place a déjà été rénovée, elle est très agréable. La population s'oppose en quasi totalité à cette magouille, réclame un hôpital et plus d'écoles..


Et du coup, un matin la place est bloquée par des engins de chantier qui commencent à perforer, sans en avoir informé les commerçants et usagers. C'est osé, c'est gros, c'est à la sauce mexicaine, mais ça me rappelle franchement une histoire similaire dans une autre ville bien connue du sud de la France...


Alors qu'est-ce qu'on fait ? Ben on monte un collectif citoyen pour occuper la place ! Jour et nuit les habitants se relaient pour empêcher les travaux. Le président va bientôt en visite à playa del carmen, et une délégation va aller à sa rencontre pour l'informer de ce qu'il se passe à Puerto.


Les habitants se battent aussi pour garder la dimension humaine et conviviale de leur ville qui reste à la merci des resorts qui pullulent tout le long de la Riviera Maya.

Je doute que le président s'intéresse au sort de cette petite ville, je doute que le peuple soit assez fort pour empêcher les grands hôtels pour riches américains de s'implanter, mais je suis heureuse de voir que le concept de lutte citoyenne reste enraciné au Mexique.

Au passage, ça y est, le Mexique est passé devant le Brésil ! Il détient tristement le record mondial des plus grandes inégalités sociales du monde.


Viva la revolucion.